Tout savoir sur l’incontinence

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Tout savoir sur l’incontinence

Il y a des choses dont on préfèrerait ne pas parler : l’incontinence en fait partie. Évidemment, il n’est guère agréable d’avoir des fuites involontaires d’urine, et il est parfois difficile d’évoquer ce problème. Pourtant, ce serait une erreur de faire un tabou de l’incontinence : d’abord parce que les fuites urinaires sont fréquentes, ensuite parce que de nombreuses solutions existent pour mieux vivre avec. Nous vous proposons ici de tout savoir sur l’incontinence, pour mieux la repérer et mieux vivre avec elle !

L’incontinence : qu’est-ce que c’est ?

Tout d’abord, sachez que la question de l’incontinence urinaire est prise au sérieux par les acteurs de la santé. L’International Continence Society – aussi appelé ICS – a proposé une définition de l’incontinence urinaire comme « toute perte involontaire d’urine dont se plaint le patient ». Pour aider les personnes à vivre avec ce problème, le site le pro du médical propose des solutions comme des alèses jetables. C’est une solution à prendre en considération. Nous traiterons les différentes solutions possibles, plus tard dans cet article.

Il y a deux éléments à bien comprendre :

  • Une personne incontinente a des pertes d’urine qu’elle ne maîtrise pas. Il n’est pas totalement juste de dire qu’un incontinent « se fait pipi dessus » : si l’on parle de fuites, c’est bien que le flux d’urine peut être important, mais aussi assez faible, par petites gouttes. L’important ici est de comprendre que ces fuites sont incontrôlables, et que la personne incontinente laisse échapper un jet d’urine plus ou moins important suite à un effort, ou parce qu’elle n’arrive pas à se retenir – cela fait la différence entre les types d’incontinence urinaire.
  • On parle d’incontinence seulement quand cela constitue une source de gêne. Il a pu vous arriver, dans une soirée un peu trop arrosée où il y a la queue devant les WC, ou parce que vous n’êtes pas allé aux toilettes avant de partir du bureau, de ne pas réussir à vous retenir complètement jusqu’à la cuvette et que quelques gouttes s’échappent. On ne peut pas parler d’incontinence ici. Certes, mouiller le fond de sa culotte est toujours « gênant », mais l’incontinence constitue une source de gêne durable, elle se répète et devient souvent un vrai complexe.

Attention : l’incontinence n’est pas une maladie, ce n’est que le symptôme d’autres troubles, souvent physiques. L’incontinence peut aussi être anale ou fécale, nous parlerons ici d’incontinence en nous référant aux fuites urinaires. Si vous voulez tout savoir sur l’incontinence urinaire, des sites comme celui de l’assurance maladie pourront vous offrir des explications détaillées.

L’incontinence : qu’est-ce que c’est ?
Source : Shutterstock.com

Comment cela se manifeste ?

Pour bien comprendre comment se manifeste l’incontinence urinaire, il faut en savoir un peu plus sur le système urinaire. Vos reins produisent de l’urine qui va être amenée par les uretères dans la vessie : celle-ci stocke votre urine. Quand elle est évacuée, l’urine passe par un tube appelé urètre. Si l’on n’urine pas en permanence, c’est notamment grâce à des muscles, appelés sphincters urétraux, qui permettent de fermer la vessie. Lorsque l’on sent qu’on a envie d’aller aux toilettes, c’est que les terminaisons nerveuses présentes dans la vessie préviennent votre cerveau que le niveau d’urine est trop important. Lorsque vous vous retenez, vous contractez les sphincters, qui vont fermer le col de votre vessie. Au contraire, quand vous allez aux toilettes, vous relâchez la pression autour de l’urètre et vous contractez les muscles de la vessie, comme le périnée, permettant l’écoulement de l’urine. Le fonctionnement normal du système urinaire vous permet d’être continent.

Si vous avez bien suivi, l’incontinence devrait être plus aisée à comprendre : de façon simplifiée, il s’agit d’un mauvais équilibre entre des forces de contraction et d’expulsion (ce sont celles qui permettent la miction, c’est-à-dire l’action d’uriner) et les forces qui retiennent votre urine dans la vessie.

Ce fonctionnement caduc du système urinaire peut conduire à diverses formes de fuites urinaires : cela va du goutte-à-goutte permanent aux draps trempés le matin, du jet incontrôlable en pleine journée au petit débordement suite à un effort physique. Tout dépendra du type d’incontinence dont vous souffrez !

Comment cela commence ?

Il existe de nombreux facteurs qui peuvent conduire à l’apparition de fuites urinaires. Voici les principales causes, non exhaustives, de fragilisation de votre système urinaire :

  • Le plus évident est l’âge : l’incontinence touche plus de 2,5 millions de personnes âgées de plus de 65 ans en France. Il devient plus probable d’avoir des fuites urinaires à mesure que l’on vieillit, parce que notre système urinaire vieillit avec nous !
  • Pour les femmes, la ménopause peut rendre incontinente. La grossesse est un cas particulier : elle provoque parfois des fuites urinaires, qui disparaissent le plus souvent après l’arrivée du bébé. On parle d’incontinence transitoire. Cependant, un accouchement difficile peut fragiliser le système urinaire et provoquer des fuites plus durables.
  • Les comportements à risques : obésité ou surpoids, consommation excessive de tabac ou d’alcool sont autant de facteurs qui favorisent les troubles urinaires.
  • Tout ce qui abîme, fatigue ou ramollit les muscles de votre système urinaire : l’absence de mobilité comme la sur-sollicitation de votre corps dans des activités qui exercent une pression sur le périnée (jogging trop intensif, séances d’abdos inadaptées, port de charges lourdes à bout de bras, etc.).
L’incontinence : qu’est-ce que c’est ?
Source : Shutterstock.com

Les fuites urinaires : est-ce la même chose ?

Fuites urinaires, perte involontaire d’urine, incontinence : vous l’aurez déjà compris, on parle de la même chose.

Si vous voulez être précis, dites-vous que l’incontinence est le terme générique, utilisé par les médecins : elle désigne l’émission involontaire d’urine. Les fuites urinaires, ou la perte involontaire d’urine, c’est en quelque sorte les signes de l’incontinence : si on est incontinent, alors on a des fuites urinaires. C’est plus clair ? Passons donc aux différents types d’incontinence urinaire.

Quels sont les différents types d’incontinence urinaire ?

Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire. Explorons-les en détail.

L’incontinence d’effort

Dans ce type d’incontinence, les fuites urinaires adviennent sans que l’on ait ressenti le besoin d’uriner. Si l’on parle d’incontinence d’effort, c’est parce qu’elle arrive lorsqu’une pression est exercée sur votre système urinaire qui va alors relâcher l’urine : cela peut aller de la toux, des rires et des éternuements aux activités sportives ou physiques – comme soulever des charges lourdes. Par nature, l’incontinence d’effort est plutôt diurne – elle a lieu le jour, puisqu’elle est liée à un effort, et les pertes urinaires associées sont peu importantes. Elle touche les femmes comme les hommes.

L’incontinence par hyperactivité de la vessie

L’incontinence par hyperactivité de la vessie se traduit, quant à elle, par une envie pressante d’uriner : cette fois-ci, on a envie d’aller aux toilettes, mais l’urgence est telle que la miction s’enclenche avant d’avoir atteint les WC. Ces fuites urinaires peuvent être diurnes, mais aussi nocturnes. On peut aussi l’appeler incontinence par impériosité. Elle concerne plutôt les femmes.

Quels sont les différents types d’incontinence urinaire ?
Source : Shutterstock.com

L’incontinence mixte

Une fois que vous avez saisi ce que sont l’incontinence d’effort et l’incontinence par hyperactivité de la vessie, comprendre l’incontinence mixte est un jeu d’enfant : c’est l’association des deux types d’incontinences précédemment évoquées. C’est donc sans doute la forme la plus problématique, et elle touche plutôt les femmes.

L’incontinence fonctionnelle

Une autre forme d’incontinence est appelée incontinence fonctionnelle : les fuites adviennent à cause d’une incapacité, soit de se rendre aux toilettes en temps voulu, soit de ressentir le besoin d’uriner. Cela peut venir d’un handicap moteur qui empêche les déplacements, comme d’une maladie mentale – la démence par exemple, qui supprime parfois la sensation d’avoir envie d’aller aux petits coins. Elle touchera hommes, comme femmes.

Notez enfin qu’il existe, surtout chez les hommes, une dernière forme d’incontinence, appelée « incontinence par regorgement » : dans ce cas, la vessie ne se vide jamais complètement et l’urine goutte en continu.

Quand cela peut se présenter ?

Les fuites urinaires peuvent intervenir à tout âge, bien qu’elles touchent plus fréquemment les personnes âgées. Il faut distinguer différents cas :

  • Chez les enfants : on pourra parler d’incontinence urinaire diurne si l’enfant mouille encore sa culotte après l’âge de 5 ou 6 ans. L’incontinence nocturne peut être diagnostiquée après l’âge de 7 ans : avant, on parlera d’énurésies (le fait de « faire pipi au lit »). Attention cependant : les enfants ne sont pas tous propres au même âge, et avoir des fuites un peu plus tard que la moyenne ne condamne pas à l’incontinence. De plus, l’incontinence infantile est souvent transitoire. Le mieux reste d’analyser la situation avec un médecin pédiatre.
  • Chez les femmes, la ménopause ou un accouchement peuvent conduire à l’apparition de fuites urinaires.
  • Chez les hommes ce sont les problèmes de prostate qui déclenchent souvent l’incontinence – par exemple, lorsque son volume augmente, elle va faire pression sur la vessie.
  • Chez les personnes âgées, les fuites urinaires arrivent en moyenne à partir de 65 ans.
  • L’incontinence peut aussi faire suite à un AVC.
Quand cela peut se présenter ?
Source : Shutterstock.com

Comment prévenir l’incontinence urinaire ?

Retenez-bien que l’incontinence, si elle n’est pas transitoire, est toujours le symptôme d’une maladie : si vous commencez à avoir des troubles urinaires, parlez-en avec votre médecin – n’ayez pas honte, c’est fréquent, et c’est important de trouver la cause de votre incontinence !

Si vous avez bien suivi les causes de l’incontinence, vous avez compris qu’il n’est souvent pas facile de l’éviter. Cependant, se méfier de l’obésité, arrêter de fumer et traiter la constipation chronique sont de bons réflexes. Évitez aussi les séances de sport trop intensives et non encadrées qui pourraient endommager votre système urinaire, ainsi que le soulèvement répété de charges lourdes. Si vous souffrez d’une incontinence passagère, vous pouvez aussi limiter votre consommation de boissons diurétiques (café, thé, soda) et d’alcool, boire régulièrement mais pas trop d’un coup, ou encore soigner rapidement toute infection urinaire. Enfin, si vous êtes une femme qui vient d’accoucher, une rééducation de votre périnée pourra vous débarrasser de ces fuites intempestives !

De nombreuses solutions s’offrent à vous pour mieux vivre avec ce problème embarrassant de fuite urinaire : slips imperméables, coquilles absorbantes, culottes de maintien, alèses jetables… Ne laissez pas l’incontinence vous pourrir la vie !

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