Sclérose en plaques : améliorer le diagnostic grâce à une IRM plus puissante

La Sclérose en plaques touche plus de 100 000 personnes en France, et est la première cause d’invalidité neurologique chez le jeune adulte, en excluant les traumatismes. Autrefois associée à une affection de la substance blanche du cerveau, de récentes études ont mis en avant la présence de lésions au niveau de la substance grise, et ce dès les prémices de la maladie. Des IRM puissantes seraient capables de les détecter, afin d’améliorer la prédiction du handicap.

L’importance du diagnostic de la SEP

5 000 diagnostics de Sclérose en plaques, ou SEP, sont posés tous les ans en France. La SEP est une maladie neurologique au développement imprévisible, impactant la qualité de vie et générant une incapacité fonctionnelle. Pour tout savoir sur cette pathologie, n’hésitez pas à consulter les informations fournies par Lumière sur la SEP.

Aujourd’hui, 70 % des imageries effectuées sur des patients souffrant de premiers symptômes révèlent des lésions anciennes, signifiant que la maladie a commencé bien plus tôt. Les patients touchés s’inquiètent particulièrement de la progression des symptômes. Face à cela, les scientifiques cherchent à développer des techniques permettant de prédire l’incapacité fonctionnelle liée à la SEP. Le programme DHUNE, dont le nouveau protocole est en route depuis début 2019, travaille sur les moyens de détecter la maladie au plus tôt.

L’IRM serait plus puissante que les autres techniques de diagnostic

Les études récentes montrent qu’un appareil d’IRM produisant un champ magnétique deux fois plus important que les appareils classiques est en capacité de détecter de nouvelles lésions liées à la SEP. Ce type d’IRM permettrait également de mieux localiser les zones du cortex cérébral touchées par un développement des lésions. L’IRM 7T, ou IRM à ultra champ, installée au CEMEREM dans le cadre du programme DHUNE, est ainsi capable de déceler des lésions actuellement invisibles pour des techniques d’imagerie traditionnelles.

L’interprétation des données

Les données recueillies lors des différentes recherches ont permis de mettre en avant une relation entre le degré de handicap fonctionnel et le volume de lésions corticales. Celles-ci, situées au niveau du cortex cérébral, seraient deux fois plus nombreuses que les autres lésions associées à la SEP, localisées dans la substance blanche du cerveau. Une identification de la quantité de lésions corticales est un facteur permettant de prédire l’invalidité neurologique lors de l’examen initial, et donc d’améliorer le suivi du patient et de sa maladie.

Les images de l’IRM 7T ont également révélé une accumulation des lésions corticales dans les sillons cérébraux. Le flux de liquide céphalo-rachidien y serait plus faible, ce qui entraînerait une vulnérabilité face aux inflammations.

Ces travaux récents représentent un nouvel espoir pour les personnes souffrant de Sclérose en plaques. Si les conclusions se confirment, de nouveaux traitements dédiés à la réparation des lésions corticales pourraient voir le jour. Dans le futur, si la mesure des lésions corticales intervient dans l’évaluation de la progression de l’incapacité fonctionnelle, cela pourra avoir un impact positif sur la manière de suivre les patients atteints de SEP.

Pour que ces avancées sortent du domaine de la recherche scientifique et deviennent réalité pour les patients, des tests doivent être menés auprès d’une population plus importante. Restons donc attentifs aux prochains résultats publiés sur le sujet.

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Franck Begin
Étudiant en médecine, il est spécialisé dans la psychiatrie et prépare son diplôme afin d’exercer son métier.