Myopie : un trouble visuel qui se guérit

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Lire de près ou réaliser de petits travaux de précision ne vous pose aucun problème, mais la perception de votre environnement est désespérément imprécise et floue : vous êtes myope. Que ce soit depuis la petite enfance ou que ce trouble visuel soit apparu plus tardivement, vous faites partie des 37% de français atteints de myopie. Si ce défaut de la vision est en augmentation, grâce à la chirurgie, de plus en plus de myopes peuvent également en espérer la guérison. 

Une véritable épidémie

C’est une enquête de grande ampleur, menée depuis 2016 par la Société Française d’Ophtalmologie sur 2,7 millions d’adultes et 500 000 enfants grâce à l’analyse anonymisée des données d’une grande enseigne française d’opticiens : elle révèle que dans notre pays 4 adultes sur 10 sont atteints de myopie, et un peu plus de 20% des enfants de moins de 18 ans. Des chiffres qui viennent confirmer ceux d’une étude menée de 2013 à 2019 par le CHU de Poitiers. Ce qui est considéré comme particulièrement inquiétant, c’est que cette proportion augmente significativement depuis plusieurs décennies, et ce au niveau mondial : au point de parler d’une véritable épidémie de myopie

Les yeux d’un myope

La myopie est une anomalie dans la façon dont les images se forment sur la rétine de l’œil : en raison d’un œil un petit peu trop long, le point de focalisation, c’est-à-dire de netteté, est situé en avant de la rétine. La distance de vision nette est ainsi plus courte : le myope voit parfaitement de près, mais flou de loin. La courbure de la cornée, la profondeur de la chambre intérieure et le volume du cristallin jouent également un rôle dans la perception des images nettes. 

Y voir plus clair

La myopie se corrige bien et peut même être définitivement guérie grâce aux remarquables progrès de la chirurgie oculaire depuis le milieu du 20ème siècle. 

Les lunettes et lentilles

Il s’agit de la solution la plus courante et la plus simple : pour corriger la myopie il suffit de porter des verres de lunettes ou des lentilles de contact de forme concave divergente, qui vont refocaliser l’image de l’objet et ainsi restituer une vision nette de loin. Cette correction est prescrite par un ophtalmologue après un examen précis de la vision permettant de définir le degré de myopie. 

L’unité de mesure qui permet de calculer le degré de correction s’appelle dioptrie. On considère ainsi 3 types de myopie : 

  • Myopie légère : entre -0,25 et -2,50 dioptries
  • Myopie moyenne : entre -2,75 et -6 dioptries
  • Myopie forte : au-delà de -6 dioptries.

La chirurgie réfractive

La myopie est le défaut visuel le plus corrigé par la chirurgie : il existe plusieurs techniques parfaitement maîtrisées, qui bénéficient à 200 000 patients chaque année en France avec un taux de satisfaction de 95%. L’opération de la myopie est indolore, elle est réalisée sous anesthésie locale, en chirurgie ambulatoire. Il faut compter environ 1 heure pour l’intervention complète et le traitement est définitif dans la très grande majorité des cas. 

Pour y recourir, il faut s’adresser à un ophtalmologue expérimenté, qui réalisera un bilan pré-opératoire et conseillera le patient sur la technique d’opération la plus appropriée à son cas : 

  • La chirurgie au laser (Lasik ou PKR) consiste à remodeler la forme de la cornée afin d’ajuster la formation de l’image sur la rétine. Elle est recommandée pour les myopies faibles à moyennes.
  • La chirurgie dite intra-oculaire consiste à introduire dans l’œil un implant synthétique : il s’agit d’une lentille placée entre l’iris et le cristallin. Elle est recommandée pour les myopies fortes.
  • La chirurgie du cristallin, qui consiste à implanter un cristallin artificiel, est privilégiée pour les patients de plus de 60 ans.

Et les plus jeunes ? 

Opérer la myopie suppose que celle-ci soit stabilisée, c’est pourquoi elle n’est pas accessible aux enfants. De façon générale il est préférable d’attendre l’âge de 20 à 25 ans avant de l’envisager. En attendant, les jeunes, une fois dépistés, devront porter une correction visuelle.
Le facteur génétique et héréditaire joue un rôle important : un enfant dont l’un des deux parents est myope a 1 chance sur 3 de l’être également. Le risque passe à 1 chance sur 2 dans le cas où les deux parents sont myopes. Les premiers signes sont aisément détectables : l’enfant plisse les yeux pour voir de loin, il a tendance à se rapprocher très près d’un écran ou encore à coller son nez sur son cahier d’écolier. Dans ce cas, il est nécessaire de consulter. 

En prévention

La myopie est évolutive dans la majorité des cas, cependant il est possible de la freiner en prenant en compte certains facteurs liés au mode de vie : les chercheurs indiquent en effet que l’environnement a une influence sur l’évolution et même sur l’apparition de la myopie notamment chez les jeunes. 

Moins d’écrans

De nombreuses études ont démontré que la sollicitation excessive de la vision de près peut déclencher ou aggraver une myopie : il est recommandé d’inciter l’enfant à garder une certaine distance face à un écran (plus de 35 cm), et à limiter raisonnablement son temps d’exposition. 

Plus de lumière 

La lumière du jour, en plus de ses nombreux bénéfices, réduit le risque de développement de la myopie. Une étude britannique réalisée sur 7000 jeunes de leurs 7 ans à leurs 15 ans a révélé que ceux qui passaient au moins 3h dehors en été et au moins 1h en hiver étaient moins myopes que les autres enfants.

L’orthokératologie

Chez l’enfant qui présente une myopie débutante faible, cette méthode de correction médicale peut permettre de limiter de 40 à 50 % la progression de la myopie. L’orthokératologie consiste à porter durant la nuit des lentilles de contact rigides permettant de modifier la forme de la cornée. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à en parler à votre ophtalmologue. 

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