La phytothérapie, contraction des termes grecs « phytos » signifiant plantes et « therapeuo » qui signifie soigner, désigne donc le traitement utilisant des plantes médicinales. La phytothérapie est pratiquée depuis plusieurs siècles. Actuellement, face aux problématiques environnementales et à la mise en évidence des effets néfastes des substances chimiques sur l’organisme, les remèdes naturels et plus particulièrement les plantes médicinales font de plus en plus d’adeptes.
La phytothérapie à travers les siècles
Depuis des siècles, les plantes médicinales sont utilisées partout en Afrique et en Asie pour soigner les petits maux du quotidien mais également pour traiter des maladies plus graves. Les premiers écrits faisant mention de l’usage des plantes médicinales datent de 3000 ans avant J.C. Le premier ouvrage égyptien consacré aux plantes médicinales, Papyrus Ebers, a été rédigé au XVI ème siècle avant J. C. Les chercheurs ont aussi découvert d’autres recueils très anciens dédiés à la phytothérapie, dont notamment l’œuvre du médecin grec Dioscoride du I er siècle et l’œuvre Histoire Naturelle dont la publication remonte à l’Antiquité et qui a été reproduit à plusieurs reprises.
Les enjeux de la phytothérapie
Les plantes médicinales constituaient les bases de la pharmacopée jusqu’à l’avènement de la chimie moderne qui a permis le développement des médicaments de synthèse.
La phytothérapie se heurte notamment à des enjeux importants, relatifs à la toxicité de certaines plantes. Des recherches concentrées sur les principes actifs des plantes les plus utilisées dans les médecines traditionnelles ont eu lieu, en Europe, au cours des XVI ème et XIX ème siècles. Ces études initiées par des scientifiques aguerris avaient pour objectif d’élargir et d’approfondir les connaissances sur les plantes médicinales et notamment sur leurs composants toxiques, en vue de définir les traitements permettant un usage sécuritaire. Pour ce faire, les participants regroupent toutes les données disponibles auprès des médecins traditionnels comme les guérisseurs et les chamans et effectuent des approfondissements plus avancées qui sont considérés comme un pillage du patrimoine culturel et naturel de certaines tribus, contraignant l’arrêt des expérimentations.
En raison du manque d’informations, la phytothérapie est classée médecine non conventionnelle.
Les plantes médicinales, efficaces pour traiter des pathologies sérieuses
Les effets thérapeutiques de certaines plantes médicinales ont pu être expérimentés et approuvés par les scientifiques. Au fil des siècles, les connaissances scientifiques portées sur les plantes médicinales ont permis de développer des techniques spécifiques permettant de réduire, voire de faire disparaitre les substances toxiques de certaines plantes médicinales.
L’Académie de Médecine reconnait officiellement la phytothérapie. Par ailleurs, l’utilisation des médicaments à base de plantes médicinales est autorisée si les traitements ont été validés et enregistrés auprès de l’Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Les professionnels de la santé possédant un diplôme d’Etat, à savoir : les médecins généralistes, les pharmaciens, les sages-femmes, les infirmiers, les kinésithérapeutes, … ainsi que les spécialistes qui pratiquent la médecine alternative : ostéopathes, chiropracteurs, homéopathes, aromathérapeute, naturopathe, … ont le droit de prescrire ces médicaments.
L’utilisation des plantes médicinales
Les plantes médicinales dédiées à un usage curatif sont soumis à différents traitements permettant, d’une part de libérer les principes actifs à l’origine des vertus de la plante et, d’autre part, d’atténuer, voire de faire disparaitre complètement les substances toxiques ou douteuses. Les formes les plus couramment utilisés dans les traitements sont :
- La tisane : la plante médicinale peut être consommée en infusion obtenue avec des feuilles séchées ou réduites en poudre laissées quelques heures dans de l’eau chaude, en décoction obtenue en laissant la plante, ou une partie de la plante (généralement l’écorce ou la racine) dans de l’eau bouillante sur le feu pendant plusieurs minutes ou en macération : la plante ou une partie de la plante plongée dans de l’eau fraiche pendant de longues heures,
- L’huile essentielle : il s’agit d’un extrait de la plante, très concentré en principes actifs. L’huile essentielle s’utilise en application locale sur la zone à traiter,
- La teinture : est un extrait liquide concentré de la plante médicinale, associé à de l’alcool. Le mélange est laissé à macération pendant 3 semaines. La teinture est destinée à être consommée, diluée dans de l’eau du jus ou du thé,
- La gélule : cette forme est à mi-chemin entre le remède naturel et le médicament. Il s’agit, en fait, de la plante médicinale broyée et conditionnée dans des gélules. Les plantes médicinales en gélules sont classées dans la catégorie des compléments alimentaires.
Les précautions à prendre en phytothérapie
L’utilisation des plantes médicinales à des fins thérapeutiques nécessitent la prise de certaines précautions.
Il est notamment important de noter que les extraits d’une même plante ne présentent pas nécessairement les mêmes vertus et que l’interaction de certaines plantes médicinales avec d’autres traitements et notamment avec des composants chimiques de certains médicaments, peut s’avérer dangereux.
Pour éviter les effets indésirables des plantes médicinales, il est absolument recommandé de consulter le guide des plantes médicinales qui présente les propriétés, le mode d’utilisation approprié, les interactions avec d’autres plantes et/ou d’autres produits et les contre-indications.