Des funérailles écologiques : c’est possible ?

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Des funérailles écologiques : c'est possible ?
Image de couverture par Larisa Koshkina de Pixabay

L’écologie est une préoccupation de plus en plus importante dans l’esprit des Français. On essaie de mieux consommer, de moins jeter, de moins prendre l’avion, de recycler… Mais même une fois décédé, l’homme continue de polluer ! C’est pour cela qu’en France, de plus en plus de personnes envisagent des funérailles écologiques. Réduire son impact écologique même à sa mort, est-ce possible ? Qu’appelle-t-on exactement des funérailles écologiques ? 

Des funérailles écologiques : c’est quoi ?

Des funérailles écologiques : c'est quoi ?
Image par Picography de Pixabay 

Commençons par dire qu’en France, les funérailles sont encadrées par la loi : pas question de faire n’importe quoi avec le corps d’un défunt. Il y a deux grandes solutions possibles (et ce sont les deux seules, à part le très marginal don de son corps à la science). La première forme d’obsèques, c’est l’inhumation : le corps est mis dans un cercueil puis enterrée dans une tombe. La deuxième solution, c’est la crémation, ou l’incinération, quand le corps est mis dans un cercueil puis brûlé, et que les cendres qui en résultent sont déposées dans une urne qui est souvent enterrée.

Mais ces deux solutions ne sont pas forcément très écologiques : une incinération pollue, dégage des substances toxiques pour la santé et l’environnement, conduit à bétoniser les sols quand on crée des cavurnes pour y déposer l’urne avec les cendres. Pour l’inhumation, c’est pire encore : le cercueil en bois (bois qui peut avoir un gros impact carbone s’il a voyagé et qui est traité avec de nombreux produits chimiques) contient le corps du défunt qui est généralement habillé de vêtements non biodégradables ; l’étape de la conservation du corps avant la mise en bière (thanatopraxie) nécessite de nombreux produits chimiques très toxiques (comme le formol) qui se retrouvent ensuite dans le sol, également pollué par l’entretien du cimetière (avec des pesticides). 

Des funérailles écologiques regroupent donc toutes les obsèques qui tentent de réduire l’impact écologique des funérailles classiques, et ce à tous les niveaux. Cela peut passer par le choix de la crémation au lieu de l’inhumation, par le recours à un cercueil biodégradable (en carton biodégradable ou en bois produit localement et sans vernis), par le refus de l’utilisation de certains produits chimiques lors de la conservation du corps, par le fait de ne pas enterrer un cercueil dans un caveau, mais en pleine terre, ou encore de choisir l’enterrement dans un éco-cimetière, etc.

Comment faire les bons choix pour des funérailles écologiques ?

Comment faire les bons choix pour des funérailles écologiques ?
Image par S. Hermann & F. Richter de Pixabay 

En matière d’obsèques, il y a une règle d’or : le bon choix est celui qui vient de votre cœur et/ou celui qui est en accord avec les dernières volontés du défunt. Ne vous forcez donc pas à miser sur des funérailles 100% vertes si vous ne vous sentez pas à l’aise, et préférez de petits gestes qui limiteront l’impact sur l’environnement.

Selon la place que vous souhaitez ou pouvez accorder au respect de l’environnement lors de funérailles, on vous conseille : 

  • De choisir des produits chez des fabricants français, comme le coq funéraire qui fabrique dans ses ateliers de Dijon.
  • D’opter pour un cercueil en bois non traité ou en carton
  • De choisir un écocimetière pour la dépouille du défunt.
  • De ne pas acquérir un caveau (qui conduit à bétonniser le sol) et de préférer une tombe en pleine terre que l’on végétalisera (sans mettre une pierre tombale dessus).
  • De demander à ce que la préparation du corps pour la mise en bière ne repose pas sur l’injection de grosses doses de formol (très polluant), voire de procéder à la cérémonie funéraire rapidement pour ne pas avoir besoin de préparer le corps.
  • D’habiller le défunt avec des vêtements les plus naturels possibles (du lin plutôt que des matières synthétiques par exemple).

Une tendance qui se développe ?

Indéniablement, les funérailles écologiques séduisent de plus en plus : c’est assez logique, étant donné que nous sommes de plus en plus sensibles aux questions écologiques. Dans le monde, de nombreuses techniques voient le jour, comme l’humusation (le corps du défunt est mis en terre sans cercueil et devient humus qui fertilisera la terre) ou l’aquamation, par hydrolise alcaline (le corps du défunt est réduit en cendres en étant plongé dans une eau chauffée). Les funérailles écologiques se développent donc à grande vitesse. Information importante : même si vous avez une bonne mutuelle obsèques, les funérailles peuvent vite coûter cher ; or quand on va vers des solutions plus écologiques, le prix s’allège ! Vous ferez donc des économies en adoptant des solutions plus vertes. 

Cependant, sachez qu’en France, toutes les techniques ne sont pas encore autorisées (on l’a dit, seules la crémation et l’inhumation classiques sont permises). Il y a donc une tendance à aller vers des funérailles plus écologiques, mais la majorité des obsèques sont encore faites de manière classique, notamment par manque d’information ou de cimetières adaptés. Le premier cimetière écologique d’Île-de-France n’a ouvert qu’il y a deux ans (si vous voulez en découvrir davantage, il s’agit du cimetière d’Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne).

On dira donc qu’il y a un mouvement vers des funérailles plus vertes en France, que la majorité de la population se déclare favorable à un enterrement dans un cercueil ou une urne biodégradable, mais que les obsèques traditionnelles restent à l’heure actuelle les plus pratiquées. 

Image de couverture par Larisa Koshkina de Pixabay

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